881 km
parcourus

70:30 heures
sur le vélo

11 303 mètres
d’ascension

2703 mètres
altitude maximum

15 jours sur le vélo
(59 km/jour)

12.5 km/h
vitesse moyenne

Dimanche 21 juillet, nous quittons Samarcande et l’Ouzbékistan pour s’attaquer à notre prochain pays : le Tadjikistan !

Nous sommes impatient de rentrer dans ce pays car nous allons retrouver les montagnes et donc des températures plus clémentes, enfin c’est ce que l’on croit.

Une quarantaine de km sur des routes ouzbèkes en mauvais état et nous voilà à la frontière Ouzbékistan / Tadjikistan.

Dès la frontière franchie, le changement d’ambiance et de décor se fait sentir : les enfants sont très nombreux dans chaque village et ils tiennent tous à nous faire des high-five ou « hello ! What is your name ? »… on trouvera ça marrant les premiers jours mais un petit peu moins après 🙂

La route est nickel et les montagnes se font de plus en plus présentes :

Le premier soir nous dormons à Panjakent, première « grosse » ville tadjike sur notre itinéraire, dans une fort sympathique auberge où nous croiserons plein de touristes qui viennent faire de la rando dans le coin :

Vu qu’on a oublié de faire des photos, vous ne verrez que le mur de l’auberge ! On vous rassure, les montagnes aux alentours sont bien plus belles que ce que montre cette photo (on ne parle pas d’Emilie bien entendu^^).

On profite du passage en ville pour changer de l’argent et s’acheter une carte sim avant de reprendre la route…

… et enchaîner les petites bosses à 9% qui nous donneront quelques suées. Nous avons environ 4 jours de vélo pour arriver à Douchanbé, la capitale, avec un passage à 2700 mètres d’altitude, autant dire que ça va grimper un peu.

Les pauses dej’ se font de plus en plus compliquées car la cuisine Tadjike n’est pas la plus réputée au monde et il semble comme y avoir un problème d’approvisionnement dans les supérettes que nous croisons 🙂 Si nous trouvons du pain, des chips et des tomates, c’est grand luxe :

Le fromage ou tout autre produit laitier est une denrée rare malheureusement pour nous.

ça monte, ça descend, ça re-monte et les vaches regardent passer les cyclos :

Il n’y a plus aucun hôtel ou auberge avant Douchanbé et nous faisons alors appel à la formidable hospitalité tadjike qui se révélera quasi sans faille jusqu’à la fin de notre traversée du pays. Un gentil vendeur de samoussas nous prêtera une pièce de sa maison pour passer la nuit, grand luxe !

On a pris un samoussa (au mouton forcément) pour lui faire plaisir mais beurk… c’est vraiment pas notre truc. Notre plus gros souci en Asie centrale est leur amour immodéré pour le mouton, enfin pas celui dans les champs mais plutôt dans l’assiette. Nous on trouve ça vraiment trop fort comme goût et surtout quand on voit les conditions de conservation de la viande, on a juste envie de passer son chemin^^

Nous découvrons aussi que l’eau courante n’est pas encore arrivée partout et donc, à l’ancienne, on prend l’eau dans un tuyau qui arrive d’on ne sait où !

Les montagnes se resserrent de plus en plus et nous suivons la rivière qui va nous emmener au tunnel d’Anzob, à 2700 mètres d’altitude :

Nous retrouvons les neiges éternelles et pour grimper tout là haut, les 10 derniers km se font sur une pente extrêmement raide que nous attaquons à 17 heures :

C’était pas vraiment l’idée du siècle car impossible de trouver 2m² de plat pour poser la tente, il n’y a que des cailloux et aucun espace potable alors que la nuit tombe. On continue de grimper et, par on ne sait quel hasard, nous trouverons un petit coin de verdure à côté d’une station service… qui est déjà occupé par un cyclo japonais !

Nous passerons donc une nuit correcte à côté de Wataru qui va aussi à Douchanbé.

Les derniers km pour arriver au tunnel d’Anzob ne sont pas vraiment agréables. C’est rempli de camions (chinois pour la plupart) qui transportent du charbon et qui nous balancent leurs gaz d’échappements en pleine figure :

Puis après 2 heures de grimpette, nous atteignons enfin ce fameux tunnel. Nous entendons parler de sa légende depuis des semaines car le tunnel d’Anzob, mieux connu sous le nom de « tunnel de la mort », est impossible à franchir pour des cyclistes. On suppose qu’il a été construit n’importe comment car, pour 5km de long, il n’y a aucun éclairage ni aucun système de ventilation et c’est rempli de camions qui l’enfument complètement !

Heureusement un militaire surveille l’entrée et arrête les véhicules pour nous prendre en stop. Seul le japonais, rencontré de la veille, voulait tenter la traversée mais il s’est ravisé au dernier moment, ouf ! On a surement évité un accident. Nous embarquerons tous les 3 dans un petit camion. Les 2 camionneurs porteront nos vélos chargés à bout de bras dans la remorque avec une facilité déconcertante, balèze les mecs !

Emilie à l’avant, Romain et Wataru, à l’arrière avec les vélos, on peut vous dire qu’on ressort du tunnel noirs comme des charbonniers !

De l’autre côté du tunnel, la vue est canon aussi :

Ensuite c’est 75km de descente jusqu’à Douchanbé, royal ! Sauf le vent de face et la quinzaine de petits tunnels supplémentaire à traverser ou à éviter :

 

A Douchanbé, le programme est assez simple : repos, obtention des permis pour le Pamir et surtout visite d’Auchan ! Et oui, ça parait improbable mais il y a un Auchan au Tadjkistan. Nous passerons quelques heures à admirer les rayons et surtout le choix pour certaines gammes de produit :

Autant vous dire qu’on a craqué pour une petite bouteille de vin rouge français que nous avons partagé le soir même avec notre nouvel ami Wataru :

Vin rouge, fromage, raisin, baguette, on est comblé !

Nous retrouverons aussi les Be Five, cette très sympathique famille belge que nous suivons depuis Tabriz, et qui ont malheureusement quelques soucis de camion qui les obligent à faire le tour des soudeurs à chaque ville :

Le reste du temps sera consacré à la révision des vélos en vue des terribles routes du Pamir et au visionnage, tant bien que mal, de la fin du Tour de France :

Après 3 jours de repos, nous sommes prêts à affronter la chaleur et les montagnes tadjikes :

Quelques km après avoir quitté Douchanbé, c’est déjà la douche chaude ! La chaleur est torride et la côte est longue, Emilie accuse un peu le coup :

ça dégouline ! Nous enchaînons 2 autres tunnels…

… dont un à bord d’un petit camion qui nous permettra de faire les 15 derniers km de la montée car la rentrée ne se passe pas très bien pour Emilie qui est à bout de forces. Nous avons donc opté pour lever le pouce et ça a marché, un gentil monsieur et son fils nous ont pris en stop.

Le coin est joli mais nous ne nous y sentons pas à l’aise et préférons rejoindre la prochaine grande ville, Danghara, avant la tombée de la nuit pour dormir à l’hôtel. C’est sur cette route qu’il y a un an tout pile 4 cyclos étaient assassinés par des fanatiques de Daech, le Tadjkistan a construit un petit mémorial :

Les vaches ont priorité :

Après le frigo américain, voici le frigo tadjike :

Une sorte de balançoire où des morceaux de viande attendent d’être vendus, par 45 degrés, sous de simples couvertures :/

Les journées sont rudes et le visage d’Emilie l’exprime très bien :

ça ne va pas s’arranger avec la montée du « kulob pass » qui nous emmènera à 2000 mètres d’altitude :

La photo est trompeuse mais la pente est régulière, environ 10% :p

Les petits ânes semblent toujours avoir toute la peine du monde sur leurs épaules et, ici au Tadjikistan, on n’est pas loin de penser que c’est vrai car la condition animale ne semble pas être une priorité.

Tant que la route était bonne ça allait mais les derniers km de la montée se feront sur une route défoncée :

On posera la tente à 2km du sommet juste à l’écart de la route :

31 juillet, nous finissons l’ascension dans la chaleur et la poussière :

Une fois au sommet, nous retrouvons une bonne route pour la descente vers la rivière Panj. La rivière Panj marque la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan, rien que ça !

Quelques photos de la descente :

Attention aux obstacles sur la route !

Et au détour d’une colline, apparaît devant nous l’Afghanistan et la rivière Panj :

Nous avons du mal à croire que nous sommes aussi proche de ce pays qui a tant fait l’actualité ces dernières années. Nous allons longer la frontière pendant plus de 300km.

Mieux vaut ne pas poser sa tente n’importe où ! D’ailleurs nous voyons beaucoup de 4×4 d’ONG qui font la route entre le Tadjikistan et l’Afghanistan, certains cyclos verront même des volontaires entrain de déminer des champs.

La vallée du Panj est très belle et nous allons pouvoir observer furtivement la vie afghane de l’autre côté de la rivière :

Les hébergements se font toujours aussi rares (et les épiceries aussi) alors on s’adapte, douche à la fontaine glacée :

Filtrage de l’eau pour pouvoir boire :

Et dodo un peu à l’arrache derrière un mini-restaurant :

On devra d’ailleurs faire des allers-retours à la fontaine durant la nuit pour se rafraîchir tant c’est la fournaise dans la tente^^

Le lendemain, jeudi 1er août, nous atteignons Kalaikhum après 75 km sur des routes tantôt magnifiques, tantôt défoncées :

L’Afghanistan et ses petits villages à travers une fine couche de brume.

Les 20 derniers km nous prendront une bonne partie de l’après midi !

Nous profitons ensuite d’une nuit de repos à Kalaikhum dans une vraie chambre et avec une vraie douche avant de reprendre la route le lendemain pour seulement 5 km^^ En effet, Romain se réveille malade, on tente quand même d’avancer mais nous devons rapidement renoncer…

On passera donc l’après midi à se reposer dans une sorte de restaurant où nous pourrons poser notre tente face à l’Afghanistan. Sur le pont que vous voyez ci-dessus est organisé un marché chaque semaine entre tadjikes et afghans mais nous n’oserons pas aller y faire un tour 😉

Notre objectif principal est de rejoindre Khorog, plus grosse ville de l’ouest Tadjike avec 20 000 habitants, qui se situe à 200Km de Kalaikhum. On se dit qu’en 3 jours ça sera réglé mais c’était sans compter sur la qualité de la route… en fait nous allons mettre 5 jours !

C’est simple nous n’avons jamais vu une route en aussi mauvais état, une vraie honte, un champ de mines, vous appelez ça comme vous voulez mais c’était l’horreur :

On se demande comment les camions font pour passer à certains endroits. Les paysages sont magnifiques mais pas facile d’apprécier quand on se fait secouer en permanence et qu’on doit constamment surveiller où va sa roue… pour ne pas finir dans le ravin comme un pauvre cyclo néo-zélandais quelques jours avant nous :/

Nous passerons une nuit dans une homestay (hébergement chez l’habitant), l’occasion de confirmer que les enfants sont vraiment très nombreux dans ce pays et toujours très curieux avec les touristes que nous sommes :

Et la vie suit son cours le long du Panj :

silence…

… ça pousse !

Pendant ces quelques jours nous pouvons observer la vie rurale des 2 côtés de la rivière :

Les locaux sont super sympa et c’est souvent sans problème que nous pouvons poser la tente dans leur jardin :

Celui-ci nous permettra même de prendre une petite douche entre 4 planches dans le fond du jardin avec un seau au dessus de la tête en guise de réservoir 🙂

Visite d’une maison traditionnelle « Pamiri » mais malheureusement on n’a pas pensé à prendre le plafond en photo qui est l’élément principal du décor^^

Quelques photos en vrac de la vallée du Panj :

Juste avant d’arriver à Khorog la route s’améliore un peu, victoire, nous avons survécu !

Et nous avons la bonne surprise de tomber sur les Be Five en arrivant en ville :

Les pauvres ont encore des problèmes de camion, ça fait 5 jours qu’ils sont là. Quant à nous, nous sommes très contents d’en avoir fini avec cette route et sommes impatients de profiter de quelques jours de repos avant d’aller attaquer la très haute montagne avec des cols à plus de 4 000 mètres d’altitude !

A suivre au prochain épisode…

 

Pour voir toutes les photos du Tadjikistan, veuillez cliquer-ici.

Pour voir notre aventure en chiffres, c’est par ici.

Le Panj n’est pas un long fleuve tranquille

15 avis sur « Le Panj n’est pas un long fleuve tranquille »

  • 29 août 2019 à 16 h 22 min
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    Et bé !!! encore un récit digne d’un livre d’aventures… D’ailleurs il faudra en faire 1 un jour Romain !
    Bravo et merci encore pour ce fabuleux récit !

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    • 5 septembre 2019 à 12 h 42 min
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      héhé oui commence a y avoir de la matière ^^

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  • 29 août 2019 à 17 h 43 min
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    Waw mes pauvres, la grosse galère ces routes malgré les paysages sympa ! Courageux de passer si près de l’Afghanistan !!!

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    • 5 septembre 2019 à 12 h 43 min
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      Oui mais cette partie de l’Afghanistan est très tranquille, loin de l’agitation du reste du pays donc ça va 🙂

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  • 29 août 2019 à 22 h 57 min
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    Et bien, c’est la grande aventure !! Tout cela restera gravé dans vos mémoires, physiquement il faut tenir !
    Bravo les enfants et merci pour vos récits, il me semble que tu aimes grimper Romino !!

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    • 5 septembre 2019 à 12 h 43 min
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      Ha oui j’aime grimper mais quand les routes sont bonnes, c’est mieux ! là ce n’était vraiment pas drôle…

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  • 31 août 2019 à 12 h 06 min
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    Bravo et merci pour vos partages !
    Informée par Sylvie L., je suis motivée à vous suivre dorénavant (depuis l’Ouzbékistan donc).
    Vos cuisses doivent maintenant être en béton !
    Bonne continuation à vous deux, courage sur les chemins difficiles, et surtout heureuses découvertes !!!
    Emma

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    • 5 septembre 2019 à 12 h 46 min
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      Bonjour Emma,
      Merci beaucoup pour ton très gentil message et bienvenue sur le blog alors ! C’est un plaisir de savoir que nous sommes suivi, j’espère que les prochains récits te plairont également.
      Oui on a bien progressé sur les cuisses et mollets, enfin on espère car c’est pas les montées qui manquent. Actuellement en Chine, il y a toujours autant de grimpettes haha

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  • 1 septembre 2019 à 21 h 55 min
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    Bonjour les aventuriers
    Je vous admire
    Que j aimerais rouler à nouveau avec vous
    Vous vous rappelez de Lille hardelot
    Quand j y pense c était une goutte d eau vis à vis de ce que vous faites et on en était pourtant très fiers
    Onthebikenow…ent

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    • 5 septembre 2019 à 12 h 59 min
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      Bonjour Marie Annick,
      Merci pour ton message ! Oui effectivement il y a un peu plus de km qu’à Lille Hardelot mais c’était un très bon entrainement et nous sommes très motivés pour le refaire au retour, c’est une très belle randonnée 🙂
      J’espère que tu as toujours le temps de rouler un peu et d’en profiter.

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  • 2 septembre 2019 à 11 h 16 min
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    Excellent! Ca c’est de l’aventure!
    Les paysages ont l’air incroyables. C’est durement mérité, mais c’est canon!
    Continuez à bien en profiter!

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    • 7 septembre 2019 à 15 h 25 min
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      Salut Jo ! Oui on continue à bien en profiter, surtout que depuis le Pamir, je crois qu’on a bien progressé 🙂 Côté aventure, la Chine nous réserve aussi son lot de surprises! A bientôt, on est entré dans la deuxième partie du voyage !

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  • 5 septembre 2019 à 11 h 09 min
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    Les photos sont magnifiques bravo pour cette belle aventure!
    Bisous du nord

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    • 7 septembre 2019 à 15 h 27 min
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      Salut Sabrina, merci pour ton petit mot, ça fait super plaisir. J’espère que tout va bien dans le Nord. Bisous de Chine 😉

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